Les codes de l'image, développés dans le chapitre "vocabulaire de l'image" sont des bases à maîtriser afin de mieux comprendre ou mieux construire un récit filmique.
La bonne connaissance de cette "grammaire" de l'image, permettra à un réalisateur une interprétation personnelle.
En effet, de nombreux"contre-exemples" fleurissent dans le cinéma :
- Terry Gilliam dans "Brazil" filmant en contre-plongée un fonctionnaire grimpant sur une étroite armoire vacillante pour écraser une mouche au plafond. Une contre-plongée qui ne magnifie pas le personnage, mais le rend, au contraire, ridicule.
- Jean-Jacques Annaud dans "le nom de la rose" faisant apparaître Guillaume de Baskerville de profil sur une mule avec de l'air derrière-lui, se heurtant presque au bord de l'écran. Il symbolise ainsi le long passé d'inquisiteur du personnage qui vient se heurter à une énigme à résoudre.
- Jean-luc Godard dans "Sauve qui peut la vie" détournant la règle des raccords dans le mouvement (un personnage qui sort à droite du champ, rentre par la gauche dans le plan suivant) pour y appliquer ses propres codes : les femmes vont vers la lumière, les hommes vers l'ombre... Ainsi le personnage joué par Jacques Dutronc rentre systématiquement dans le champ du côté où il était sorti dans le plan précédent, créant ainsi un malaise chez le spectateur et donnant l'impression qu'il est perdu, qu'il change sans cesse d'idée...
Bien d'autres exemples vous viennent sans doute à l'esprit mais dites-vous bien qu'ils n'ont jamais été le fruit du hasard ; à chaque fois le réalisateur s'appuyait sur une règle précise qu'il détournait afin de créer un sens.
Dans ce chapitre "Allons plus loin", notre but est de signaler d'autres domaines où la technique se met au service des idées pour faire progresser le récit cinématographique ou le vidéogramme.
Les informations données dans cette page s'appuient sur un court vidéogramme qu'il est donc conseillé de visionner pour optimiser l'étude.
Vous devez disposer du Real
Player pour visionner la plupart des extraits vidéo.
Deux possibilités s'offrent à vous :
Solution N°1 : Vous pouvez voir ce vidéogramme en "Streaming" si vous disposez du Real Player
Avantage : Vous pouvez voir le vidéogramme au bout de quelques secondes
seulement
Inconvénient : La qualité d'image sera médiocre si vous
n'avez pas une connexion ADSL.
Solution N°2 : Vous pouvez télécharger le vidéogramme.
Avantage : Meilleure qualité possible et conservation pour utilisation
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L'histoire racontée dans un film a un début et une fin, mais on pourra utiliser différents types de montage pour donner plus de force à l'histoire.
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Le montage linéaire suit rigoureusement la chronologie de l'histoire :
Début du film = début de l'histoire
Milieu du film = milieu de l'histoire
Fin du film = fin de l'histoire
On bouscule la chronologie :
Le spectateur voit tantôt Charles tantôt le souvenir des scènes tendres du couple (Flash-Back). Dans cet exemple, on joue même sur l'ambiguïté puisque le spectateur peut croire que les scènes tendres n'appartiennent qu'à l'imaginaire de Charles et qu'il ne s'agit pas de Charles et Lili mais de Lili et son amant.
Consiste à montrer tour à tour à l'écran des scènes se déroulant dans des lieux différents au même moment.
Pour ce faire, on peut avoir recours à l'utilisation d'un son commun ( les personnages dans les 2 scènes écoutent par exemple la même chanson).
Au début du vidéogramme les plans montrant, tour à tour, Lili rangeant sa valise et Charles découvrant une mauvaise nouvelle au courrier illustrent un montage alterné.
Pour une question de rythme, on supprimera des phases sans grand intérêt de la narration. On retrouvera alors une séquence éloignée dans le temps de la précédente.
On quitte brutalement Charles dans sa voiture pour le retrouver entrant dans le magasin.
Confusion fréquente avec le montage alterné.
Il ne s'agit là, pas du tout d'un montage narratif, mais de faire surgir une image métaphorique qui renforcera la compréhension d'une séquence. Chacun a en tête l'exemple de Charlie Chaplin au début des "temps modernes" où il montre le plan d'un troupeau de moutons puis celui de la foule des ouvriers sortant du métro pour rejoindre l'usine.
Dans la séquence du magasin apparaît fugitivement le plan d'un chien qui aboie. La comparaison est facile, Charles, furieux, aboie littéralement contre la pauvre vendeuse.
Sera traité ultérieurement
Exemple : Un visage éclairé moitié sombre, moitié claire (symbolique)
Sera traité ultérieurement
Le premier cinéaste à alterner des séquences en couleur dans un film en noir et blanc, a été Victor Flemming dans "Le magicien d'Oz". Le noir et blanc symbolisait alors le monde réel en opposition avec le monde de l'imaginaire en Couleur... Aujourd'hui, Mathieu Kassovitz tourne "La haine" en noir et blanc afin de rappeler les archives de l'I.N.A. et induire ainsi l'impression de cinéma-vérité, de documentaire sur la banlieue.
Mais on peut donner aux séquences en couleur ou en noir et blanc d'autres significations .
Les scènes en noir et blanc montrant le couple au lit prendront sans doute pour le spectateur le sens d'images imaginées par Charles, représentant sa femme Lili et son amant. Il découvrira, à la chute de l'histoire, qu'il s'agissait en fait des souvenirs de Charles se remémorant sa difficile vie de couple avec Lili, ayant pour seuls meubles un matelas pneumatique et une valise de rangement... Le noir et blanc laissera finalement place à la couleur pour montrer que cette situation est bien réelle.
Sera traité ultérieurement
En contrepoint
Le son contredit l'image
Voir l'exemple :
Alors qu'on vient de comprendre que Charles a pris connaissance
d'un véritable drame, son voisin lui dit : " alors, Charles, les nouvelles sont
bonnes ?"
Réaliste
Même produit après coup (post-sonorisation), le son correspond à la réalité
suggérée par l'image.
Voir l'exemple :
Bruit du moteur pendant que la voiture roule.
Métaphorique
Un son irréel, appuie une situation pour mieux la faire comprendre.
Voir l'exemple :
Le bruitage ajouté dans le plan où Charles comprend ce qui lui
arrive, renforce l'impression du "coup" qui lui est porté.
Symbolique
Joue le même rôle que le son métaphorique, mais la différence n'est que dans la
définition : un son métaphorique est un son "poétique" ( son d'une flûte pour
une petite voix ou de basson pour une grosse voix) donc facilement explicable.
Le symbole est, par définition, arbitraire (La Marseillaise = symbole de la
France, la harpe = le sacré, les violons = l'émotion amoureuse).
Voir l'exemple :
Le saxophone langoureux (admis comme symbole de l'érotisme)
appuie les images du couple enlacé.